Des bobines contre des bobards

C'est donc la seconde fois qu'un collectif de cinéastes se mobilise pour les sans-papiers et, en l'espèce, pour leurs enfants. A l'été 1996, la mobilisation se fit à chaud dans le feu des expulsions musclées (et à la hache) d'hommes, de femmes et d'enfants réfugiés dans l'église Saint-Bernard à Paris (XVIIIe arrondissement), au nom d'un très ancien droit d'asile ménagé par la religion catholique. Les journaux télévisés diffusèrent les images chocs de quelques vedettes solidaires, dont Emmanuelle Béart, évacuées par les CRS. Dans la foulée, à l'initiative des réalisateurs Pascale Ferran et Arnaud Desplechin, en février 1997, pour protester contre les lois Debré visant à criminaliser ceux qui viennent en aide aux sans papiers, 66 cinéastes se déclarent « coupables d'avoir hébergé des étrangers en situation irrégulière sans les dénoncer». Délit. Ils demandent à être mis en examen et jugés pour ce délit. La même année, un film en faveur des sans-papiers fut projeté le 16 mai en sélection officielle au Festival de Cannes. Un seul plan de trois minutes (la Sénégalaise Madjiguène Cissé lisant un texte), coréalisé par un collectif anonyme mais cosigné symboliquement par 175 cinéastes. Cette mobilisation virulente et très médiatisée appelant à régulariser tous les sans-papiers qui le désiraient, a probablement contribué en partie à la défaite de la droite aux élections législatives de 1997. C'est sans doute ce retour de la gauche au pouvoir qui, pour un temps, a dispersé les énergies militantes. Pendant dix ans, il n'y a eu aucun équivalent d'action continue, sinon celle, plus interne aux intérêts propres de la profession, des intermittents du spectacle. Que des acteurs comme Josiane Balasko ou Charles Berling se soient mobilisés à l'été 2006 contre les expulsions du gymnase de Cachan n'est peut-être pas étranger à ce retour des cinéastes sur la scène de la contestation. Le lancement de la pétition ­ signée par plus de 350 personnes du cinéma français ­, et la distribution massive, à partir de demain, de 360 copies du film Laissez-les grandir ici !, a une double valeur d'anniversaire et de rappel à l'ordre. Comme son titre l'indique, ce film, projeté en avant-programme dans tout le réseau des salles Art et essai indépendantes, veut sensibiliser le public à la question des enfants de sans-papiers. «Pour réaliser ce film, nous nous sommes adressés au Réseau éducation sans frontières», dit le texte de présentation du film. Ce «nous» n'est pas de majesté, mais l'affirmation d'une volonté commune de la part de techniciens, de cinéastes, d'acteurs qui se trouvent être aussi pour beaucoup parents d'élèves confrontés dans leurs écoles à des cas douloureux. «En danger». Ce film court (trois minutes) n'a pas d'auteur. A partir d'ateliers d'écriture avec des enfants en situation irrégulière dans des écoles, un texte a été rédigé. Il est lu face caméra par douze gamins d'âge et d'origine diverses. Le texte dit sans être joué est d'autant plus secouant qu'il est traversé par le sentiment de la peur, de l'insécurité, de l'arbitraire : «On est en danger, on doit se cacher.» Autre bénéfice du film, son effet multiculturel qui conforte et rajeunit l'idée républicaine et laïque d'une école pour tous. Le film se veut une interpellation par les cinéastes-citoyens des candidats à la présidentielle, globalement jugés aphones sur ces problèmes.

Ils expliquent leur «révolte contre l'arbitraire»

Parmi les nombreux premiers pétitionnaires qui cosignent Laissez nous grandir ici !, Libération en a contacté quatre (deux actrices et deux cinéastes) qui expliquent pourquoi ils ont tenu à participer à cette nouvelle mobilisation dans le sillage de l'association RESF.
Josiane Balasko actrice
«J'espère que les candidats vont prendre une position claire» «Quand on s'est mobilisé pour Cachan, on ne peut pas dire que les politiques étaient très présents. Il y avait des gens de la LCR, du Parti communiste, quelques personnalités politiques à titre individuel comme Jack Lang, mais c'est tout... J'espère que les candidats à l'élection présidentielle vont enfin prendre une position claire sur ce sujet. Ce genre de collectif et le film sont là pour alerter l'opinion, faire en sorte que les a priori contre les étrangers s'atténuent, à défaut de s'effacer complètement. Ces enfants que l'on voit à l'image ont le droit à une scolarisation sans discrimination, or aujourd'hui on menace de les expulser. C'est d'autant plus insupportable que les adultes, par principe, doivent protéger les enfants, et non pas les menacer.»
Laurent Cantet cinéaste
«J'ai entrevu des histoires révoltantes» «Je fais partie de RESF à Bagnolet où je vis et où mes enfants sont scolarisés. Je parraine deux familles en situation irrégulière et dans les démarches de constitution de dossiers, j'ai entrevu des histoires révoltantes et on peut dire alors qu'on peine à sonder la complexité de la vie de centaines de milliers de gens. Je me souviens d'une famille chinoise dont le gamin de dix ans était le seul à maîtriser le français et nous servait donc d'interprète dans les démarches pour obtenir la régularisation. Quand on a dû lui expliquer l'éventualité d'une arrestation, son visage s'est contracté d'angoisse, parce qu'un enfant de cet âge ne devrait pas avoir à affronter de telle situation. Vivant dans le 93, je sais que les dossiers étaient nombreux et qu'ils ont été gérés de manière expéditive. Ces gens sont désormais fichés et ils ont tous reçu des courriers pour leur signifier qu'ils devaient quitter le territoire français. Ce qui me révolte, c'est l'arbitraire flagrant, des situations identiques qui se sont soldées un coup par une régularisation, un autre par un refus non motivé. Il faut maintenant que les candidats s'expriment sur le sujet des sans-papiers.»
Juliette Binoche actrice
«C'est curieux que cela vienne de Sarkozy, qui, lui-même, est issu de l'immigration» «L'immigration fait partie du chemin qui mène aux autres. Allez vers soi-même, c'est aller vers l'autre. Sans immigration, il n'y aurait jamais eu de civilisation, ce sont des mouvements de brassages, de rencontres, de dialogues contradictoires qui font partie de notre histoire et singulièrement de mon histoire. Ma grand-mère était polonaise, mon père a vécu au Maroc. Le fait que cette pétition concerne des enfants de sans-papiers m'a touché. Pourquoi fabriquer une génération de traumatisés ? Des enfants à qui on ouvre les portes de l'école pour tous, pour la leur refermer sur les doigts. Je vois là des futurs adultes blessés, mortifiés, voire plein de ressentiments. La politique et les idées de Sarkozy sur les immigrés me font peur. C'est effroyable, cette ambiance de défiance, de réquisition. Ce sont des procédés, des états d'esprit, qui remettent en mémoire les pires cauchemars de la Seconde Guerre mondiale. C'est curieux que cela vienne d'un homme, monsieur Sarkozy, qui, lui-même, est issu de l'immigration. Que veut-il ainsi prouver ? Qu'il est plus gaulois que les Français ?»
Robert Guédiguian cinéaste
«Un arbitraire complètement dingue» «Je crois qu'un certain racisme idéologique tombe, dès lors que les gens se retrouvent confrontés à des gens dans des situations concrètes. Parce que ça concerne des enfants qui sont dans les mêmes écoles que des Français en situation régulière, tout d'un coup quelqu'un qui pourrait adhérer à un discours dur sur l'immigration se dit : "Oui, mais là, ce n'est pas pareil, lui, je le connais, c'est un copain de mon fils, etc." Le film entend donc prolonger le sentiment général d'un arbitraire complètement dingue qui s'est abattu sur ces gens.»
Serge Le Péron cinéaste «Dans la même situation qu'il y a dix ans avec le PS» «On se retrouve dans la même situation qu'il y a dix ans. Les promesses du PS à l'époque, après qu'ils ont gagné les legislatives, n'ont pas été tenues. Ce film est une manière de dire qu'il n'y a pas prescription et que c'est le moment où jamais de poser cette question, de la remettre en débat. Il y a une dramaturgie très spécifique des sans-papiers, sans doute parce que ce sont des gens plus déterminés, qui ont fui leur pays d'origine et qui sont donc pour les cinéastes des personnages de ficition en puissance. Ils sont confrontés à des situations inextricables que l'on oserait à peine inventer dans un scénario.»



La course aux expulsions de Sarkozy se poursuit
RESF n'a pu éviter le renvoi de «quelques dizaines des parents» d'enfants scolarisés.

Champagne ! Les parents de Mélanie Ortiz, 4 ans, élève de maternelle parrainée en juin par Libération, ont été régularisés en février. Jonathan Ortiz, son père, de nationalité colombienne, Gabriela, sa mère, équatorienne, ainsi que son grand-père Dario et son oncle Bryan, ont obtenu un titre de séjour. Pour les militants du Réseau éducation sans frontières (RESF), qui défendent les parents sans-papiers d'enfants scolarisés, c'est une victoire. Tous les étrangers en situation irrégulière n'ont pas cette chance. Le 28 février, Diallo Sarra, Malien vivant en France depuis dix-huit ans et père de quatre enfants nés ici, a été expulsé sans sa famille. Tout comme, le 16 février, Saïd Mouhcine, lycéen arlésien dont le père travaille légalement en France depuis 1974. Chat. Entre Nicolas Sarkozy et les militants du RESF, le jeu du chat et de la souris se poursuit. RESF s'est structuré sur la base de mobilisations spontanées de parents d'élèves et d'enseignants, en réaction à des expulsions de familles en situation irrégulière. Une résistance si forte qu'en juin 2006, le ministre de l'Intérieur a dû faire un geste d'apaisementen autorisant la régularisation exceptionnelle de parents sans-papiers d'enfants scolarisés. 33 538 clandestins ont déposé un dossier, 6 924 ont été régularisés, 26 614 déboutés. Depuis, la traque se poursuit. Avec quels résultats ? «Il y a eu quelques dizaines d'expulsions de parents mais pas plus que ça», calcule Richard Moyon, porte-parole du RESF. Il s'agit essentiellement des pères, comme Jiechi Wang de Pantin, qui laisse en France sa femme enceinte et ses deux jeunes enfants. Mais aussi des familles, comme les Raba, expulsés le 6 décembre avec leurs trois enfants vers le Kosovo. Aux coups de force du ministère de l'Intérieur, répond inlassablement la mobilisation des militants. «La semaine dernière, une Chinoise a été interpellée, raconte Richard Moyon. Elle vit seule avec son fils de 17 ans. Elle a passé la nuit au poste. Le lendemain, une dizaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat pour exiger avec succès sa libération. Ce type de mobilisation se produit quasi quotidiennement.» «Il y a une tendance contradictoire, poursuit Richard Moyon. Une course aux expulsions et dans le même temps, et dans la discrétion, un nombre significatif de régularisations à titre humanitaire.» Roumains. Concernant tous les sans-papiers, pas seulement ceux défendus par RESF, les préfectures peinent à atteindre les quotas d'expulsion fixés par le ministère. Fin 2005, Nicolas Sarkozy avait promis 25 000 expulsions pour 2006. Il en a certes réalisé 24 000, mais dont un bon nombre de Roumains qui sont peut-être revenus en France depuis l'entrée, le 1er janvier, de la Roumanie dans l'Union européenne. Pour 2007, le ministre de l'Intérieur a réaffirmé que «25 000 étrangers en situation irrégulière seront raccompagnés dans leur pays d'origine».



Les signatures du collectif
Des cinéastes se sont engagés en parrainant des familles sans-papiers en difficulté et en danger

Dans les écoles, les collèges et les lycées, un grand mouvement de solidarité entoure les enfants d’hommes et de femmes sans-papiers menacés d’expulsion. Ce mouvement est essentiel à là la société française: les enfants des écoles, ce sont les enfants de ce pays, ce sont les enfants de la République. Sur le même sujet Des bobines contre des bobards Ils expliquent leur «révolte contre l'arbitraire» La course aux expulsions de Sarkozy se poursuit Ouverture A titre individuel ou au sein d’associations, des cinéastes se sont engagés en parrainant et en protégeant ces familles en difficulté et en danger. La décision de faire un film collectif s’est vite imposée à nous. Pour réaliser ce film, nous nous sommes adressés au Réseau Education Sans Frontière (RESF) et à des enseignants, qui nous ont présenté certains de leurs élèves, des enfants de ceux qu’on appelle «sans-papiers». Avec l’accord de leurs parents, nous avons travaillé avec eux en ateliers d’écriture. Les enfants ont raconté leurs situations, confronté leurs expériences. De ces échanges est né un texte et de ce texte est né un film. Leur film. Une forme simple qui porte leur parole et leur histoire. Une histoire de peur et de souffrance. Les enfants ont participé à ce travail avec leur passion et leurs espoirs. Espoir de voir cesser l’arbitraire, qui fait toujours díeux des enfants de «sans-papiers», des enfants de déboutés. Espoir de vivre sans la peur quotidienne d’être expulsés. Passion d’apprendre et de grandir dans un pays qui est le leur comme il est le nôtre. Ces enfants doivent vivre parmi nous. Il est aujourd’hui urgent d’affirmer: Laissez les grandir ici! Collectif des cinéastes pour les « sans-papiers » Professionnels du cinéma et de l’audiovisuel en soutien au Réseau Education Sans Frontiéres et à tous les « sans-papiers » de France Lionel Abelanski, Mireille Abramovici, Laurent Achard, Ali Akika, Mathieu Amalric, Jorge Amat, Santiago Amigorena, Claire Ananos, Michel Andrieu, Philippe Andron, Héléne Angel, Solveig Anspach, Danielle Arbid, Alima Arouali, Olivier Assayas, Cyrille Autissier, Josiane Balasko, Emilie Barbault, Geneviéve Bastid-Neveu, Khadisha Bariha, Armelle Bayle, Frédéric Beaugendre, Catherine Belkhodja, Jean Benguigui, Yamina Benguigui, Luc Béraud, Emmanuelle Bercot, Jean-Louis Berdot, Charles Berling,Catherine Bernstein, Bruno Berthemy, Sandrine Beslot, Emmanuel Beth,Pierre Beuchot, Juliette Binoche, Jane Birkin, Simone Bitton, Charles Bitsch, Catherine Bizern, Bernard Blancan, Jean-Pierre Bloc, Romane Bohringer,Yves Boisset, Pascal Bonitzer, Claudine Bories, Rachid Bouchareb, Lyéce Boukhitine, Laurent Bouhnik, Laurent Boulanger, Jacques Bouquin, Céline Bozon, Sophie Bredier, Pascale Breton, Stéphane Brizé, Isabelle Broué, Chantal Briet, Bénédicte Brunet, Sophie Brunet, Juan-Luis Bunuel, Françoise Buraux, Arlette Buvat, Dominique Cabrera, Laurent Cantet, Xavier Carniaux, Jean-Michel Carré, Christine Carriére, Jean-Claude Carriére, Yves Caumont, Patrice Chagnard, Béatrice Champanier, Caroline Champetier, Fabienne Cheauveau, Laurent Chevallier, Malik Chibane, Claire Childeric, Gilles Ciment, Jean-Paul Civeyrac, Daniel Cling, Yaël Cojot-Goldberg, Jean-Louis Comolli, Anne Connan, Richard Copans, Antony Cordier, Catherine Corsini, Cathie Dambel, Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Andrée Daventure, Régis Deauvieau, Alexandra de Broca, Sophie de Hijes, Jean-Noël Delamarre, Laure Delesalle, Fejria Deliba, Maria de Medeiros, Valérie Denesle, Roland Depauw, Lise Deramont, Jacques Deschamps, Arnaud Desplechin, Jocelyne Desverschére, Pascal Deux, Sébastien Deux, Eric Devulder, Pascale Diez, Ariane Doublet, Karim Dridi, Héléne Ducret, Sylvie Dufaur, Marie-Pierre Duhamel-Muller, Sandrine Dumas, Bernard Dumont, Judith du Pasquier, Claude Duty, Daniel Edinger, Nadia El Fani, Jihan El Tahri, Laurence Ferreira-Barbosa, Sophie Filliéres, Dan Franck, Octavio Espirito Santo, Hicham Falah, Maud Ferrari, Michel Follin, Antoine Fontaine, Frédéric Fonteyne, Christine François, Denis Freyd, Damien Fritsch, Jean-Michel Frodon, Dominique Frot, Mata Gabin, Olivier Gallais, Anne Galland, Lola Gans, Samuel Gantier, Marie Gaumy, Nicolas Gaurin, Costa Gavras, Denis Gheerbrant, Khaled Ghorbal, Xavier Giannoli, Thomas Gilou, Raphaël Girardot, Djibril Glissant, Frédéric Goldbronn, Jean-Louis Gonnet, Romain Goupil, Pascale Granel, Mathilde Grosjean, Robert Guédiguian, Claude Guisard, Patricio Guzman, Chloé Glotin, Claude Grinberg, Joëlle Hache, Marina Hands, Dan Herzberg, Olivier Hespel, Aline Holcman, Louisiane Issermann, Guy Jacques, Danielle Jaeggi, Agnés Jaoui, Yves Jeuland, Cédric Kahn, Jacques Kébadian, Didier Kiner, Pascale Krief, Anne Kunvari, Jean Labadie, Jeanne Labrune, Christiane Lack, Philippe Laïk Marc Lambert, Valérie Lang, Zéca Laplaine, Mohamed Latréche, Jean-Patrick Lebel, Thierry Lebon Pierre-François Lebrun, Luc Leclerc du Sablon, Patrice Leconte, Jean-Pol Lefebvre, Jacques Le Glou, Thierry Lenouvel, François Lepage, Serge Le Péron, Pierre-Oscar Lévy, Stéphane Lévy, Michaël Lheureux, Xavier Liébard, Sébastien Lifshitz, Vincent Lindon, Laurent Lucas, François Luciani, Noémie Lvovsky, Nelly Mabilat, Marie Maffre, Aïssa Maïga, Jacques Maillot, Sophie Mandonnet, Jean-Pierre Marchand, Isabelle Marina, Anne-Marie Marsaguet, François Marthouret, Jacques Martial, Laurence Masliah, Valérie Massadian, Maureen Mazurek, Stéphane Mercurio, Mathilde Mignon, Claude Miller, Emmanuelle Millet, Valérie Minetto, Dominik Moll, Catherine Moulin, Josiane Morand, Anne Morin, Alain Nahum, Thierry Nolin, Isabel Otero, Mariana Otero, Christophe Otzenberger, Dragoss Ouédraogo, François Ozon, Pascale Paulat, Maggie Perlado, Mathurin Peschet Laurence Petit-Jouvet, Nicolas Phillbert, Frédéric Pierrot, Caroline Pochon, Catherine Poitevin, Barbara Pollack, Gilles Porte, Patrick Poubel, Manuel Pradal, Sarah Pratt, Daniel Prévost, Isabelle Rey, Michéle Ray-Gavras, José-Maria Riba, Aurélie Ricard, Chantal Richard, Jean-Denis Riviére, Eva Roelens, Jane Roger, Jean-Henri Roger, Bruno Rolland, Vincent Rottiers, Jean-Michel Roux, Christophe Ruggia, Pierre Salvadori, Natasha Samuel, Marion Sarraut, Hubert Sauper, Pierre-André Sauvageot, Abraham Ségal, Stéphanie Selva, Claire Simon, Noël Simsolo, Rebecca Simsolo, Abderrahmane Sissako, Arnaud Soulier, Michéle Soulignac, Marion Stalens, Nicolas Stern, Salomé Stévenin, Isabelle Sylvestre, Laure Tarnaud, Bertrand Tavernier, Anne Théron, Valérie Théry-Hanel, David Thion, Pascal Thomas, Jean-Pierre Thorn, Maurice Tinchant, Marina Tomé, Philippe Torreton, Frédéric Touchard, Marion Traversi, Marie-Claude Treilhou, Annie Tresgot, André Van Inn, Cécile Vargaftig, Laure Vasconi, Paul Vecchiali, Sandrine Veysset, Karin Viard, Frédéric Vieille, Daniel Vigne, Jacques Vigoureux, Christian Vincent, Mélanie Vincent, Thomas Vincent, Myriam Vinocour, Claire Viroulaud, Nicolas Wadimoff, Clarisse Waquet, Régis Wargnier, Jacques Weber, Magali Woch, Paule Zajdermann, Catherine Zins, Yves Zlotnicka, Erick Zonca ACID, ADDOC, AFCAE, Agat Films&Cie/Ex Nihilo, Alterdocs, Archipel 33, Article Z, Ateliers Varan, Cinéphase, Cinestereo, Ciné-Sud Promotion, Cinétévé, Compagnie des Phares et Balises, ECLAIR Laboratoires, Jacques Kraemer Filmor, Flach Film, GNCR, G.R.E.C, Guilde Africaine des Réalisateurs Producteurs, JBA Production, JLA Audiovisuel, KG Productions, la_bande_originale, Lapsus, L’envol, Les Films d’Ici, Les Films du Jeudi, Les Films Grain de Sable, Les Poissons Volants, Ligue de l’enseignement, Microfilms, MK2, Périphérie, Pierre Grise Distribution, Quark Productions, Senso Films, Shellac, SIS, Sotavento, SRF, The Factory, 13 Production, VLR Productions, Zadig Productions Merci aux enfants et à tous ceux dont la générosité a permis l’existence de ce film « LAISSEZ LES GRANDIR ICI ! »



Gérard lefort - Didier Peron -Libération 6/03 -